mercredi 6 juin 2012

up... and down...

Conjonctivites.
J'incarne l'expression "les yeux injectés de sang." C'est franchement plus joli en littérature qu'en vrai.
J'ai un cerne qui descend plus bas chaque jour, les paupières irritées et j'ai l'air de pleurer. Mais j'ai les yeux infectés. Ne pas mélanger la tristesse et l'infection.
Je vais voir une spécialiste en ophtalmo demain pour traiter mes yeux rouges de lapin.
Ma médecin en Radio-Onco a dit que c'était normal ce suintement et ce gratte-yeux, suite aux traitements de radio qui chatouillent mon nerf optique. Eh bien mon nerf optique m'emmerde. Il n'aime pas être taquiné par irradiation. Mes yeux manquent d'humour parfois !
Il y a un banc de sable sous mes paupières, j'essaie de diminuer mes clignements de yeux, c'est assez utopique je sais, mais quand vous réfléchissez avant d'effectuer tout mouvement avec votre paupière supérieure et que vos yeux coulent doucement jour et nuit depuis 13 jours, en ce qui concerne l'appareil occulaire (comme on dit) : ça chie dans le ventilo !
Mouaip.
À suivre.

Ils me font mal partout ailleurs à force de vouloir me sauver. Il brûlent un site vide. Ils calcinent une chambre noire. Mon oeil droit et son copain, oeil gauche, se vengent.
(J'ai d'ailleurs une théorie personnelle sur ce qui fait rouler l'humanité depuis la nuit des temps ; la vengeance. Pensez-y deux minutes. On s'en reparlera un jour.)
Voilà mes yeux qui s'y mettent, terrorisme ophtalmique.
Eux aussi en ont marre. Moi je ne suis que le territoire, la terre brûlée.
"Faire du mal à trop vouloir faire le bien." C'est ce qu'on dit, non ?

C'est juste que des fois, je suis fatiguée À L'INTÉRIEUR de moi, profondément. Plus creux encore. Là où le corps se fond dans l'esprit. Point de jonction épuisé.
Comme aujourd'hui.
Mes yeux rougis pleurent leur infection et piiiiiiiiiquent. Ne touche pas Amé, ne gratte pas !Aaaarrrgghhh !!! Et je me regarde dans le miroir. Je suis moche. Vide. Vide. Vide. Je me demande pourquoi je fais ça.
Je ne serai pas plus forte pas plus sage pas plus consciente pas plus libre.
Au contraire. Je goûte chaque perte, chaque deuil, et puis je l'avale. Ça descend dans mon ventre et un jour je vais pondre un oeuf luisant et noir. Je couve. J'avale. Je mange "sucré" pour aider la médecine à couler !
Mais pourquoi je fais tout ça chaque jour ?

J'enlève un oeil en tirant délicatement, puis l'autre. J'enroule leurs nerfs optiques.
Je dézippe ma peau jusqu'en bas, je sors de mon enveloppe. Je retire ma tête et la dépose à côté. Je place mon cerveau dans un bol d'eau sucrée. J'enlève ensuite méthodiquement chaque muscle, puis chaque os, en les empilant de façon ordonnée au sol, en petits tas. Je tire sur mon système circulatoire et je laisse le sang se vider dans l'évier. Je roule mon système nerveux bien serré et je l'attache. Mes organes tombent par terre dans un grand SPROUTCH ! synchronisé et visqueux. Quelque part, ma bouche sourit.
Je suis un esprit vif, léger.
Un grand vent souffle soudain et mon esprit s'éparpille dans mille direction. Je suis éclatée et LIBRE !
J'aimerais sortir de mon corps pendant une journée. Une heure... Quinze minutes ?!! Que ça cesse. Donnez-moi un petit temps d'arrêt.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire