lundi 7 mai 2012

jour 4

Quatrième traitement.
Plus que 26.

Jeudi dernier, lors du deuxième traitement, ça s'est bien passé.
Vendredi, ça s'est TRÈS bien passé.
Et ce matin c'était comme une petite siesta (...mais dans un scan !)
Humm...  Je m'allonge, je détache mes cheveux, j'appuie ma tête sur l'appui-tête de plastique, les filles me mettent une couverture, des plaques en acrylique glissées sous chaque côté de mon corps. Je place mes mains sur mon ventre, sur la couverture (les techniciennes qui me surveillent par caméra pendant mon traitement doivent voir mes mains en tout temps ; on a convenu que si je m'excite les mains, c'est le signe que ça merde et elles interviennent. C'est la procédure pour tout le monde ; on doit voir les mains.) Puis, délicatement, elles me mettent le masque. CLAP ! CLAP ! CLAP ! On m'enferme sous mon Double plastifié, et puis hop ! c'est parti pour un autre petit tour dans le grille-pain à humain.
Je respire lentement, avec mon ventre.
Je glisse dans le scan. Je fonds doucement dans la table, comme une grosse motte de beurre. Tout mon corps est relâché, je suis bien. Étonnement, JE SUIS BIEN. Comme quoi l'être humain s'adapte à tout.
Je ressort. J'attends le résultat du scan pendant un cinq minutes de paix et de détente infinie. Je retourne dans mon four à fille... Je suis là, écrapoutie sous mon masque de Jason-le-tueur, à me faire cuire le cerveau et je vis un beau moment de douceur et de détente. J'ai apporté mon CD de Bon Iver (For Emma...) et j'ouvre toutes les cellules de mon corps comme des millions de yeux, je les gonfle d'amour, je m'imagine flottant dans une aurore boréale verte et rose et mauve, je dis à mon cerveau que je l'aime, "Saaaaw death \ Saw death on on a sunny snow \ For every liiiiife \ Forgoe the parable \ Seek the liiiiight \ My knees are cold (...)"... et le tour de manège est terminé.
Une technicienne enlève le masque, je saute en bas de la table, j'attrape mon manteau, je dis "salut les filles ! À demain !" et je vais rejoindre ma Maman qui m'attend dans le couloir. Elle me prend la main et on remonte vers la lumière, vers la sortie.
Un autre de fait.
Je tourne ma face à motif de "ruche  (ou : arachide-pas-écaillée) " vers le ciel et je souris.


J'ai eu besoin de trois jours pour trouver mon espace de liberté en-dessous du masque et de sa violence. Yes ! Je suis là et j'avance, un jour à la fois. Fuck le reste.

2 commentaires:

  1. Tu es trop forte :)
    D'amour !

    RépondreSupprimer
  2. ....petite chauve-souris.... j'en ai attrapé une un jour, elle s'était faufilée dans notre petit chalet et elle regrettait sûrement d'y être entré..... après l'avoir délicatement attrapée avec une serviette, je l'ai regardé.... Dieu qu'elle grimaçait la toute petite :) trop combative cette petite bête.... je lui ai flatté les ailes, aussi douces que le pif d'un cheval du Vieux Montréal.... et hop....on lui a rendu sa liberté....trop contente de s'envoler.... Je vais suivre ton aventure petite chauve-souris et je pense très fort à toi...une fan du Y :)

    RépondreSupprimer